Les volumes d’importation d’acier de base (style ST37 pour la construction) dans l’UE ont fortement augmenté au3ème trimestre. Cet afflux massif de matériaux laminés en provenance de Russie, d’Inde, du Vietnam – mais pas de Chine qui a réduit ses capacités – attirés par le niveau élevé des prix en Europe est une première menace pour la politique des prix élevée que les grands producteurs d’acier européens poursuivent actuellement. Ceux-ci souhaitent que le niveau de prix actuel soit maintenu autant que possible, mais cela pourrait s’avérer plus difficile pour ces aciers de base.
Ce ne sont pas seulement ces volumes d’importation plus importants que les mois préédents qui exercent une pression sur les prix du marché en raison de la moindre rareté de l’acier de base, mais il y a aussi d’autres facteurs qui provoquent une tendance à la baisse des prix.
Il y a tout d’abord les problèmes majeurs que rencontrent les constructeurs automobiles dans la pénurie embarrassante de semi-conducteurs. Rien qu’en août, la production de l’UE a diminué de 19 % par rapport à août 2020. Cela affecte non seulement les ventes d’acier aux constructeurs automobiles eux-mêmes, mais aussi à leurs fournisseurs. Pour l’instant, aucune solution à ce problème ne peut être attendue dans un avenir prévisible et le besoin d’acier de ce secteur ne s’améliorera donc pas tout de suite.
En attendant, les aciéries continuent de produire leurs commandes de l’industrie automobile, ce qui signifie que les stocks augmentent chez les distributeurs susmentionnés.
En outre, le marché de l’acier est confronté à des prix de la ferraille stables à légèrement en baisse, et à une baisse du prix du minerai de fer ces quelques dernières semaines. Ceci est dû à la diminution des capacités de production qui ont été mises en œuvre en Chine. Le gouvernement chinois a décidé que la production totale d’acier en 2021 ne devrait pas dépasser celle de l’année précédente. Cette baisse de la production a eu une influence sur la demande de minerai dont les prix ont baissé au cours du dernier mois.
Dans le sens contraire, les plus grandes usines de l’UE prétendent être pleines pour cette année même si les petites usines d’Europe centrale offrent encore quelques tonnages ici et là pour une livraison en novembre-décembre. En Belgique et en Allemagne, les usines ont fabriqué moins d’acier au1er,2ème et 3ème trimestre consciemment ou en raison de problèmes techniques ou de maintenance, ce qui a aussi augmenté la rareté.
Ces éléments ne concernent cependant que les aciers de base. Il faut en effet noter que les matières plus spécifiques, qui sont plus recherchées, comme les aciers de précisions, les galvas, les inox et les aciers et inox ressort, restent rares et en pénurie. Les fournisseurs et les intermédiaires refendeurs ne voient pas de baisse immédiate de la pénurie et donc des prix. Par ailleurs dès que le creux actuel dans l’automobile aura disparu les tensions pourraient à nouveau s’accentuer.
Les opinions des experts sur l’évolution des prix varient considérablement à ce sujet. Il y a des experts qui pensent que nous verrons des prix plus bas au cours de ce mois et du mois prochain, mais qu’il y aura une tendance à la hausse à prévoir par la suite. D’autres pensent le contraire, à savoir que le boom des hausses de prix est définitivement terminé et qu’une baisse suivra dans laquelle le prix de base tombera.
Il y a des arguments pour et contre les deux visions. Il y a beaucoup de développements en cours qui pourraient affecter le prix de l’acier : Quelle sera la poursuite de la croissance économique ? Quand la production automobile augmentera à nouveau ? Y-aura-t-il révision ou non du système de quotas d’importation de l’UE ? Y-aura-t-il une augmentation ou une stabilisation de la production nationale européenne d’acier ? Y-aura-t-il encore baisse ou non des prix du minerai de fer ? Y-aura-til aussi une éventuelle hausse des taux d’intérêt, ce qui pourrait affecter négativement l’envie d’investir ?
Cela signifie qu’il est difficile actuellement de faire une prévision claire sur l’évolution attendue des prix mais il ne faut certainement pas encore maintenant tabler sur une baisse de prix à court terme, notamment pour ce qui n’est pas l’acier de base.
Les tensions au niveau des délais de livraison n’ont pas baissé non plus et il n’y a pas d’indications dans un sens ou un autre que la situation actuelle évoluera à court terme.
Filame recommande donc à ses clients de planifier soigneusement leurs demandes de production de pièces compte tenu des délais de livraison matière et à éventuellement avoir des adaptations de prix en fonction du moment de livraison de la matière surtout qu’aucun fournisseur ne s’engage actuellement sur des prix à plusieurs jours et que pour l’inox le prix l’extra d’alliage est celui du jour de la livraison de la matière.
Résumé de Noviostaal – het staaljournaal September et avis de fournisseurs de Filame